Retrouvailles [Nô][TERMINE]

La jeune femme s’adossa à un arbre dans le parc. C’était plutôt agréable de voir qu’il y avait tout de même de la verdure dans cette ville bien trop urbaine. Des gens faisant du jogging, promenant leur chien ou leur enfants passaient. Ah c’était bien beau les week-ends, surtout les week-ends ensoleillés.
Tina avait seulement envoyé un message à Nô de son nouveau téléphone « Rdv au parc à 14h demain. »
En vérité elle avait mis 3 heures à taper ces 6 mots. Elle ne savait pas si elle devait tout lui dire par message, ou l’appeler, ou seulement lui faire un résumer, finalement elle s’était dit que lui parler de vive voix était la meilleur chose à faire, elle espérait qu’il ne le prendrait pas mal.
Outre ce message, la jeune femme avait également changé de tenue, et ce n’était pas 3h mais 5 longues et interminables heures à la choisir et se préparer. Jamais elle n’avait mis autant de temps de sa vie pour un rendez-vous quelqu’il soit. Elle avait d’abord acheté quelques robes qui auraient potentiellement plus au blond puis demandé l’avis d’Hellroy et d’Irinushka, mais la russe l’avait bassiné des heures pour lui faire porter ses vêtements à elle en prétextant que pour séduire un homme il fallait mettre en avant ses atouts. Tina s’étonna encore de la patience d’HellRoy lors de ce moment là.
Elle était donc vêtue d’une longe robe de printemps d’un doux vert pastel où de grandes plumes bleus ornées le bas de la robe et une ceinture pour resserrer le tissu à sa taille tant la robe était évasive. Elle avait de simple talon argenté et un maquillage très léger au niveau des yeux. Elle ne sentait un peu nu avec une robe, ses jambes sentant le vent glisser dessus, et puis avec ce mince maquillage elle semblait avoir rajeunis. Elle semblait même presque innocente comme ça. La demoiselle espérait que Nô la trouverait jolie.

Tina vit une fontaine au milieu du parc et s’y approcha. Elle ne savait pas qu’il y avait des fontaines dans la ville. Elle avait l’impression de redécouvrir l’endroit où elle avait vécu tout ce temps d’un nouvel œil.

Au loin, une petite fille lâcha la main de son père pour accourir vers cette jeune femme à la robe pastel, même dos elle la reconnu entre mille, elle cria durant sa course « maman ! maman ! »
Tina se retourna, reconnaissant la voix rayonnante de Sarielle. Elle arrivait aussi vite qu’elle pouvait de ses petites jambes, les bras tendus vers elle. Tina s’accroupit en lui tendant également les bras, un sourire de bonheur sur son visage. Lorsque la petite était enfin contre sa poitrine, elle se redressa, portant l’enfant, la couvrant de milliers de baisers, lui disant au combien elle lui avait manqué. Elle se retenait de fondre en larme mais les pulsassions de son cœur trahissaient ses émotions.

_Tu m’as manqué maman !
_Toi aussi mon trésor tu m’as manqué. Je t’aime Sarielle, je t’aime tellement.
_Moi aussi je t’aime maman !

Tina sourit de plus bel à l’enfant en frottant son nez contre le sien. Son attention se dirigea vers Nô qui les avait rejoins. Il ne l’avait peut-être pas reconnu ainsi vêtue ?
Elle plongea ses yeux dans l’océan violet de son ami et son cœur s’emballa violemment. C’était le moment de lui dire ? Ou pas ?

_Nô je … je … ça te plais ?

Non ! Ce n’était pas se qu’elle voulait dire ! Enfin si, elle espérait que sa tenue plaise à l’androgyne mais ce n’était pas le but ! Aller Tina va à l’essentiel !

_Je … voulais te dire … que … je ….

Elle était là, en robe, elle avait mis cinq longues et interminables heures à se préparer et voulait dire à Nô se qu’elle ressentait envers lui mais aucun son ne voulait sortir de sa bouche. C’était la première fois de sa vie qu’elle ressentait une aussi grande gêne.  La demoiselle se mit à rougir furieusement et son rythme cardiaque avait atteint un stade critique.

_Merci d’être venue, dit-elle dans une ultime expiration
_Maman, tu es toute rouge.
_Ah ? Oui, j’ai chaud ahah

Le rire de Tina sonnait clairement faux, même un idiot verrait qu’elle était embarrassée.
Tina tu n’es qu’une idiote ! Tu dois avoir l’air maline comme ça, devant Sarielle en plus ! La jeune femme aux yeux émeraudes se reprit et se rapprocha de Nô jusqu’à poser sa tête contre son torse, Sarielle dans les bras. L’odeur de l’androgyne l’apaisa aussitôt. La petite imita sa mère et se sentit extrêmement bien ainsi collé à ses deux parents.
D’une voix plus calme et détendue, Tina ferma les yeux et murmura à Nô :

_ Je suis désolée de t’avoir inquiété … Tu m’as manqué.

la robe en question:

_ Je suis désolée de t’avoir inquiété … Tu m’as manqué.

Tina aurait pu rester longtemps, blottit ainsi à ses cotés. Ecoutant le battement de son cœur, c’était un bruit si mélodieux, qui lui semblait réconfortant et si familier, pourtant, c’était bien la première fois qu’elle l’entendait. Nô la repoussa doucement pour mettre fin à cette étreinte.

_Ne t’inquiète pas à propos de tout ça.

L’androgyne tourna la tête avant de faire un signe de tête à sa petite tête blonde.

_Sarielle, veux-tu une crêpe?

L’intéressée montra toute ses jolies dents en hochant la tête avec une immense joie. Tina eut un léger rire avant de poser la petite pour marcher jusqu’au stand, tenant la main de ses parents. Ils allèrent s’asseoir pour manger leur goûter en écoutant la petite fille. Tina ne comprenait toujours pas pourquoi Nô lui achetait à chaque fois des parfums de fraises. Elle n’allait pas craché dessus, c’était son pécher mignon, mais elle était certaine de ne l’avoir jamais dis à personne sauf peut-être HellRoy et Iri.
Tina souriait en écoutant la petite raconter tout ce qu’elle avait fait avec son papa pendant ces semaines loin d’elle. La jeune femme remettait souvent les cheveux de la petite derrière son oreille pour admirer ce beau visage si souriant, elle riait à chaque fois que Sarielle faisait de grands gestes.
Une fois sa crêpe achevée, entre deux histoires, Nô débarbouilla la petite qui fila comme le vent vers le parc. Tina ne perdit pas son sourire en regardant la petite s’amuser, leur faisant des signes quand leurs regards se croisaient.

_Alors? Tu comptes me dire ou tu étais?

Tina porta son attention à Nô. Même si ça ne le regardait pas, il a du gérer son absence comme il pouvait, certainement manqué plusieurs fois le boulot et il n’était pas aisé de sortir avec une enfant, aussi adorable soit-elle. Donc il méritait tout de même de le savoir.
Le Kotasu s’alluma une cigarette. Tina eut une inspiration plus grande que les autres. Oh putain de merde ça faisait combien de temps qu’elle n’avait pas sentit cette bonne odeur de nicotine ? Aller, aller, il faut résister. Elle tourna la tête un instant, regardant Sarielle jouer, sa plus grande motivation à arrêter de fumer.

_Une femme étrange est venu me voir au travail. C’est une amie?

Une femme étrange ? Il devait surement parler d’Iri. Tina eut un léger rire entre les dents avant de se tourner vers lui, plongeant ses grands yeux dans les siens. S’il trouvait Iri bizarre, alors que pensait-il d’elle ?
Tina croisa les jambes et se tourna complètement vers son ami. L’admirant un peu. Elle avait l’impression qu’il était plus beau que dans ses souvenirs.

_Tu me crois si je te dis que c’est ma sœur ?

Tina sourit, montrant ses jolies dents de perles, puis, expliqua :

_Oui c’est une amie. Mais elle me protège et m’aime comme si je faisais partie de sa famille. Elle était très mécontente de ne te faire aucun effet, ahah, c'est très rare qu'on lui résiste … Nô je …

La demoiselle s’arrêta avant de poser sa main sur l’avant bras du Kotasu. Elle devait lui dire pourquoi elle avait disparut, pourquoi elle avait été obligé de se cacher. Elle devait lui dire qu’elle était l’une des plus grandes tueuses à gage de la région, qu’elle avait fait partie de la mafia, que son boulot était souvent de torturer ou tuer des gens !
Mais il ne la regarderait plus jamais comme il la regarde en ce moment.
Tina n’osait pas le regarder dans les yeux à cette pensée. C’était vraiment étrange, il la chamboulait, elle avait vraiment honte de qui elle était, de ce qu’elle faisait, elle avait un sentiment étrange, comme celui de ne pas le mériter. C’était un sentiment si nouveau et qui faisait si mal.
Tina lâcha le Kotasu, évitant son regard.

_J’ai du partir à cause de mon travaille mais j’ai démissionné, c’est terminé maintenant …

Oui c’était bien terminé. Mais qu’est-ce qu’elle allait faire maintenant ? Evidemment HellRoy avait de quoi la faire vivre toute sa vie, mais être dépendant d’une personne ne lui disait absolument rien (et puis, croiser Keros, très peu merci). Tina regarda Sarielle jouer avec d’autres petites filles dans le parc.

_Et après je suis tombée malade … c’est bête hein ? Je pensais que je m’en sortirais toute seule, comme toujours. Iri s’est occupé de moi, mais c’est une mauvaise infirmière alors c’est un ami qui m’a emmené chez lui. Il a pris soin de moi et tout va bien maintenant. Avec Sarielle en charge, je ne voulais pas t’embêter avec ça.

Les yeux de Tina se tournèrent vers le Kotasu. Mais finir par regarder le sol, honteuse.

_C’est idiot, tu peux le dire.

_C’est idiot, tu peux le dire.

Nô l’avait laissé parler. Dire ce qu’elle avait à dire, exprimer ce qu’elle avait à exprimer. Tina tripota nerveusement les pans de sa robe pastel. Ses jambes nues d’un blanc immaculé semblaient plus blanches encore à la rencontre du soleil, comme de la neige. De toue manière,  Tina savait qu’elle avait toujours été la parfaite Blanche-Neige. Une peau laiteuse comme de la neige, des cheveux plus noirs que l’ébène, des lèvres rarement autrement que rouge comme le sang. Elle savait également qu’elle avait de très bon atout pour plaire et être l’une des « plus belles du royaume ». Surtout aujourd’hui où sa robe de printemps la rendait légère et accueillante. On aurait presque envie d’aller l’aborder si son regard émeraude n’était pas froid comme l’hiver.

Nô termina sa cigarette qu’il vint écraser sur le sol. Tina avait de moins en moins besoin de se contrôler à l’odeur de cette drogue. C’était une bonne chose.

_Ce n’est pas idiot. Loin de la.

La demoiselle releva les yeux mais le blond ne regarda pas Tina, son regard se perdit dans un vide lointain. La brune ne disait rien, mais elle aurait aimé qu’il pose son regard si énigmatique sur elle. Voir son âme au fond de ses yeux.

_Je suis content que ta situation soit plus stable, maintenant. Sarielle va l’être aussi, tu lui manquait beaucoup.

Tina ressentit un léger pincement dans son cœur.
Sarielle …
Elle désirait tellement la retrouver rapidement qu’elle avait tout fais pour se débarrasser des chasseurs de primes que son ancien patron avait mis sur sa tête. Tant et si bien qu’elle se ruina la santé, ne dormant pas et ne mangeant pas pendant des jours pour les éliminer un par un. Maintenant, certaines qu’HellRoy lui avait offert sa protection, elle était certaine que plus personne n’irait venir lui chercher querelle, surtout après avoir tué quelques des meilleurs chasseurs de primes.

_Tu sais, je… Je ne suis pas dans une très bonne situation non plus.

Sa situation serait toujours meilleurs que la sienne. Nô alla enfin se tourner vers la brune, mais pour forcer le sourire.
Cette scène ne plaisait pas à la demoiselle, voir Nô aussi … sombre. Lui qui était sa bougie dans l’obscurité, il ne fallait pas qu’il faiblisse où tout les deux allaient se perdre. Elle ne pouvait pas le guider tant qu’elle-même n’était pas totalement sortit de sa cage si sombre. Sa toute nouvelle vie allait commencer, certes, mais elle ne serait sereine que lorsqu’elle aurait un vrai travaille, respectable, son propre logement et ne ferait plus aucun travail plus ou moins louche, même être simple livreuse de contrebande.

_Le soir ou tu es venu me porter Sarielle, cet homme…

Cet homme ? Aller Nô, dis en plus. Confie-toi comme Tina a pu se confier …

_Et bien c’est quelqu’un que je dois voir assez souvent, tu comprends? Je n’ai pas vraiment le choix. Je suis toujours stressé qu’il se pointe alors qu’elle est chez moi…

Mais pourquoi ? Et comment veux-tu que la belle puisse comprendre si tu ne lui dis rien ? Pourquoi ne dis tu rien ? Pourquoi n’as-tu pas confiance en elle ?

Heureusement les idées noires de Tina se firent chasser par l’arrivée de sa petite princesse. Si heureuse, si innocente, ne se doutant nullement que les personnes qui veillaient sur elles avaient des problèmes qui rongeaient leurs nuits.

_Regarde maman! J’ai trouver une roche qui brille!

Du quartz ? Dans le parc ? Eh bien, cette ville était pleine de surprise. Sarielle le montrait avec tellement de fierté que Tina ne pouvait que décrocher un sourire pour sa fille.
Nô lui expliqua ce qu’était que cette pierre avant d’ébouriffer les cheveux de la petite blonde. Son petit ange avait l’air comblé. Tellement rayonnante.

_Sarielle, vient ici, maman va te dire quelque chose.

Obéissante, la petite alla s’aseoir entre ses deux parents, et cette perspective semblait la rendre heureuse. Tina commença à remettre dans ses cheveux que No avait ébouriffer avec affection.

_Maman va changer de travail, mais en attendant elle aura beaucoup de temps. Alors, maintenant je vais m’occuper de toi. Mais ça ne veut pas dire que tu ne vas pas rester dormir chez papa avec Etsu, Lucius et Satan, ne t’en fais pas. Maman viendra tôt le matin et restera avec toi jusqu’à ce que tu dormes. Ça te fait plaisir ?

_Oui beaucoup !

Tina émit un nouveau sourire avant de déposer un baiser sur le jolie front de son soleil si rayonnant. Elle ne voulait plus jamais s’en séparer, même si elle allait fatalement parler de l’école avec Nô, elle voulait que ça soit le plus tard possible.

_Maman va vous protéger, il ne vous arrivera rien. Jamais

Puis, la demoiselle leva les yeux vers le blond. Elle voulait s’exprimer, mais que se soit assez subtile pour que Sarielle ne se pose pas de questions sur les dires de sa mère.

_S’il vous arrive quoique se soit, je serais là. Pour écouter ou agir. Il faut me faire confiance.