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Full Moon Night (ft. Nô & maitre Gims 8D)

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Full Moon Night (ft. Nô & maitre Gims 8D)  Empty Full Moon Night (ft. Nô & maitre Gims 8D)

Message par Kaarasu Takami Sam 6 Mai - 17:05

La pleine lune est haute au-dessus de la ville quand Kaarasu vient s’installer devant ses nombreux moniteurs allumés. Sur les deux premiers, d’obscures salles de clavardage clandestines où il communique avec différents réseaux de criminels. Il utilise toujours des identités différentes et possède même, dans la deuxième conversation, deux pseudonymes distincts, se répondant parfois à lui-même histoire de semer la confusion. Sur son écran principal, il navigue entre différentes photos et vidéos que lui envoient en torrent des internautes anonymes, des connaissances ou membres de son réseau privé sur des situations se déroulant en direct aux quatre coins de la ville et qui pourraient être susceptibles de captiver son attention. Pour le moment, il faut dire que la soirée s’annonce spécialement ennuyeuse.

Sur l’écran à sa gauche, l’informateur privilégie ses « favoris », ceux sur qui il essaie de garder un oeil plus vigilant. Parmi cette liste, bien sur :

— Nô Kotasu, son ami d’enfance et animateur de nuit à la radio. Il se sert souvent de sa tribune pour divulguer des messages sous forme de codes secrets. Son émission est toujours sur écoute.

— Jonathan Mirai, pour des raisons évidentes, bien qu’il soit pratiquement impossible à espionner. S’il y a bien une information pour laquelle Kaarasu serait prêt à payer le gros prix, c’est le code d’accès à son système de sécurité infaillible.

— Soo Lin Yao, probablement la seule personne autre que Mirai lui-même à connaitre son précieux code d’accès. Car si Kaarasu ne possède pas les capacités mentales requises pour avoir mémorisé instantanément ce code alors qu’il a été exécuté par Jonathan sous leurs yeux, il se doute que cette jeune femme a pu le faire. Il doit donc s’assurer que rien de fâcheux n’arrive à sa prodigieuse petite tête tant qu’il n’aura pas mis la main sur ce code.

— Philibert, l’assistant de la détective. Mine de rien, celui qui semblait n’être qu’un homme de main sans importance gagne en popularité et attire beaucoup d’attention ces derniers temps. Sa petite escapade au casino de Mirai ainsi que les dommages qu’il a causé dans un bar local, fréquenté par des mercenaires, ont eu tôt fait d’élargir sa réputation et d’augmenter la prime sur sa tête (ou ses yeux, tout dépend du marché).

— HellRoy Jadziah, depuis tout récemment. Kaarasu ne sait pas spécialement pourquoi, il est très intrigué par les agissements du grand chinois depuis leur petite rencontre dans les jardins de ce dernier.

— Tina, la tueuse à gages la plus prisée de l’élite. Depuis des années, elle et lui ne peuvent pas se supporter et pourtant, elle est l’une des personnes -sinon la première- que le jeune homme aime le plus pousser à bout.

Il parcoure d’un oeil absent le profil qu’il s’est dressé d’eux, rassemblant toutes les informations importantes à leur sujet, lorsque la vidéo d’une caméra de surveillance extérieure apparait, dans le coin supérieur droit de son écran. Malgré la résolution un peu floue de l’image, il reconnait aisément Soo Lin, avançant le long d’un immeuble, armée et prudente, comme si elle craignait de se faire repérer.

Sa curiosité piquée, Kaarasu pianote sur son clavier jusqu’à pouvoir localiser ladite caméra. Un point rouge apparait alors sur une carte de la ville.

Vif, il se tourne vers l’écran du centre et envoie quelques directives à ses « éclaireurs » les plus fidèles. Quelques instants plus tard, une autre image apparait dans l’écran de gauche : l’acolyte effectuant lui aussi un tour de surveillance autour de l’immeuble voisin.

Eh bien. Le voilà qui vient de dénicher les deux protagonistes de son spectacle de ce soir. Un léger sourire aux lèvres, il prend une capture d’écran de la vidéo et passe au clavardage.

« Vous connaissez ce gars ? » envoie-t-il à la suite de la photo.

En quelques secondes, les réponses fusent :

« Eh comment !»

« 1 bel enfoiré »

« J’ai côtoyé son boss, il me semble…»

« Ancien boss. Il s’est fait éclater à la frontière!»

« QUOI ? HAHAHAHA»

Le jeune informateur n’a pas envie de laisser la conversation dériver. Il ramène vite le sujet sur ce qui l’intéresse.

« Il m’a battu dans un combat, 2 fois. J’suis sûr qu’il triche. »

Plusieurs réponses de pseudos différents affluent alors :

« C’est clair!!!»

« J’ai entendu dire que son ancien boss l’avait envoyé à Kyrial pour subir des modifications génétiques.»

« J’lui défonce la gueule n’importe quand, à ce p’tit con!»

« Il a même tué Jean Hugo, à ce qu’on dit»

« Le barman ?»

« Gros prix sur sa tête !»

« J’ai un plan pour lui en faire baver, mais faudrait pas attirer l’attention de la police…»

« ????»


Une autre capture d’écran plus tard, il envoie la photo de Soo Lin.

« Vous connaissez sa nouvelle boss ?»

Kaarasu se tourne alors pour se connecter au deuxième chat, celui qui clignote sur son premier écran. Avec un autre pseudonyme, il envoie une simple adresse, celle d’un vieil entrepôt désaffecté près du port de SakiHovet.

« Rendez-vous là-bas dans une heure. N’oubliez pas de filmer Wink »


***

Terré derrière un pilier de béton, le jeune garçon tient son téléphone crispé entre ses doigts. Sa respiration est le seule bruit qui comble le silence du stationnement souterrain, outre les battements de plus en plus forts de son propre coeur. Une couche de sueur froide recouvre sa nuque, et il se croit sur le point d’étouffer tant la nervosité obstrue sa gorge. Des pas pressés se rapprochent. Le garçon recule, un peu plus loin dans sa cachette, et tend son téléphone devant lui. Il retient son souffle et se met à filmer.

Une jeune femme arrive quelques secondes plus tard. Le bruit de ses pas fait battre le sang aux tempes du caméraman clandestin. D’un oeil méfiant, elle se met à observer une à une toutes les voitures, comme si elle cherchait quelqu’un. En une seconde, un colosse tatoué apparait derrière elle comme un silencieux golem et lui plaque une main sur la bouche pour étouffer son cri de surprise.

Le garçon doit couvrir sa propre bouche pour ne pas hurler, et il passe près d’échapper son téléphone, mais il se ressaisit et redresse l’écran en tremblant. Il faut à tout prix continuer de filmer.

La jeune femme se fait embarquer de force dans le coffre d’une voiture. Elle se débat furieusement et le gros tatoué lui prend la mâchoire et lui frappe la tête sur la paroi du coffre pour la sonner comme il faut. Il referme ensuite sur elle et se rue sur le siège passager. La voiture démarre dans un crissement de pneus.

L’adolescent sait, à cet instant, qu’il peut terminer sa vidéo. Aussitôt l’image coupée, la sonnerie de son téléphone retentit. La bouche sèche, il décroche.

— Allo…?

Une voix distordue lui répond :

— Félicitations, mon cher! Tu as rempli ta part du marché. Je te promets que tes photos ne seront pas divulguées, mais j’ai encore besoin d’un dernier petit service, pour m’inciter à tenir ma langue.

Le garçon déglutit.

— Envoie la vidéo à ce numéro et je détruits toutes les preuves.


Il raccroche aussitôt et la fenêtre d’un message texte clignote sur l’écran du téléphone. Si près du but, l’adolescent envoie la vidéo.

***

Quand on la sort du coffre, Soo Lin est d’abord assaillie par une odeur de béton et d’humidité. Quelqu’un la tire par le coude et on lui menotte les mains derrière le dos. Déboussolée, elle essaie de comprendre où elle se trouve alors qu’on la tire brusquement jusqu’à une vieille caisse de transport sur laquelle elle s’assoit. Une main grasse s’empare alors de son menton et remonte son regard. Elle se retrouve nez à nez avec un visage tout à fait détestable.

— Tu sais ce que tu fous ici ?


Soo Lin l’examine un moment, puis se résigne. Elle a mal à la tête.

— Je vous sens sur le point de me renseigner.

Le ton arrogant et détaché de la détective met son ravisseur en rogne. Il se serait attendu à la voir pleurer et supplier, et la voilà qui s’adresse à lui comme s’il n’avait rien dans le crâne.

— T’es là pour qu’on se venge de ton enflure d’homme de main.

Ses acolytes rigolent. Ils sont six, incluant celui qui parle. La tension haineuse est palpable dans leurs rires gras.

— Qu’est-ce qu’il vous a fait ? demande Soo Lin bien que la réponse lui paraisse évidente. Il s’est endormi pendant que vous lui parliez ?

Le colosse est sur le point de la frapper, mais il est vite stoppé par un autre homme, un peu plus svelte et aux bras lui aussi couvert de tatouages. Il se penche pour pouvoir regarder la chinoise dans les yeux et lui souffle d’une voix rauque à l’haleine de tabac :

— Écoute-moi bien, ma jolie. T’es pas vraiment en position de faire la maligne, je me trompe ?

Soo Lin examine plus attentivement son groupe de ravisseurs. La menace est effectivement présente dans l’air, mais elle ne peut s’empêcher d’être soulagée qu’il ne s’agisse que d’un petit groupe mafieux de bas étage, et que ni Jonathan ni Kaarasu ne soit derrière tout ça.

— Laissez-moi deviner, commence-t-elle. Vous m’avez amenée ici pour servir d’appât ? Vous voulez tendre un piège à Phili pour lui en mettre plein la vue avec vos nouvelles… techniques ? C’est mignon, dans un sens.

Une profusion de rires viennent lui répondre.

— Ton Phili, on connait pas son truc, mais c’est clair qu’il en a un. L’attirer ici pour qu’il se foute de notre gueule ? Pas question. Ce soir, c’est toi qui prend les paris pour lui, chérie.

À ce moment, la porte au fond de l’entrepôt s’ouvre dans un grincement de métal rouillé, et un nouveau groupe fait son entrée.

— On nous a dit qu’il y a avait une petite fête ici ce soir !

Le second groupe est plus nombreux, et c’est bientôt une vingtaine de personnes qui s’engouffrent dans l’entrepôt. Ils ont tous l’air plus louches les uns que les autres et Soo Lin reconnait, dans la mêlée, l’homme qui lui avait claqué la porte au nez lorsqu’elle était en quête de drogue, juste avant d’atterrir chez Irinushka.

— On était justement sur le point de commencer ! Lance le gros.

Les nouveaux venus s’approchent. Plusieurs sont déjà en train de filmer la scène avec leurs téléphones.

— Vous voulez vous battre contre moi ?

Le musclé aux bras tatoués la met debout et passe derrière elle pour lui enlever les menottes.

— À moins que tu n’aies autre chose à proposer ? lui souffle-t-il, beaucoup trop près de son oreille. Je suis un homme de compromis…

Sa voix dégouline de sous-entendus lubriques et son haleine fétide donne la nausée à Soo Lin. Elle commence à être un peu inquiète.

***

De son bureau qui fait face à une grande baie vitrée, Kaarasu contemple la lune comme si elle était l’ultime spectatrice de sa petite comédie. Les vidéos qu’on lui envoie en direct du vieil entrepôt dépassent ses espérances. C’est fous ce que les citoyens d’Asheimkai sont assoiffés de violence et de sang. Leur enthousiasme lui fait chaud au coeur.

En prenant soin de masquer son numéro, l’informateur choisit la vidéo la plus claire et envoie le lien à Philibert par message texte, pour qu’il puisse suivre les évènements en direct sur son téléphone :

« Sur qui mises-tu ? Smile »

47 minutes se sont écoulées depuis qu’il a reçu les images de l’enlèvement de sa patronne. Ce petit indice supplémentaire devrait lui remonter le moral, non ? Kaarasu coupe ensuite le son de ses moniteurs et se branche sur l’émission de radio de son vieil ami.

« Asheimkai je vous quitte un cours instant mais je vous laisse en la délicieuse compagnie de Maitre Gims…»

Quand une chanson pop remplace la voix suave du blond, l’informateur l’appelle :

— Bonsoir! lui lance-t-il, enjoué. Tu profites de la pleine lune, toi aussi ?
— Je profite toujours de la pleine lune, chaton. Tu avais une requête de chanson? Ou... Tu préfères la douce mélodie de ma voix fufufu..
— J’aurais besoin que tu convies nos amis - ou plutôt, les amis de Cloud- à une petite… fête, près du port.
— Oh? Et je ne suis pas invité? Fufufu... Écoutent-ils tous mon émission? Flatteur…

L’informateur rit à son tour.

— Oh crois-moi, tu n'as pas envie de te retrouver là-bas. Crois-tu pouvoir faire en sorte que seuls les intéressés comprennent ? ... On ne voudrait pas d'invités indésirables, hum ?
— D'accord. Viens me voir, quand tu aura terminé.
— Je te laisse, Kota-chin, le combat est sur le point de commencer ! Jaa ne !

***

Le crâne de Soo Lin heurte le sol alors que son adversaire la plaque contre le ciment. Tout autour, des encouragements et des cris de joie affluent. Elle tente le tout pour le tout en jetant son poing crispé à la figure de l’homme, mais il retient son coup et lui tient d’une seule main les poignets au-dessus de la tête pour l’immobiliser. Son autre poing vient alors percuter son ventre et l’impact lui coupe le souffle. Elle sent de fines larmes perler aux coins de ses yeux alors qu’elle encaisse le coup.

L’homme qui la surplombe s’apprête à lui asséner une droite qui, elle en a bien peur, lui fera perdre conscience, mais au dernier moment, il frappe le sol de toutes ses forces et relève la tête vers le public, tenant toujours la jeune femme sous lui.

— Boss, j’en ai marre ; elle se défend pas du tout.
— Laisse là moi.

Il se dégage et Soo Lin inspire profondément. Elle se relève difficilement et se retrouve face à l’homme aux bras tatoués. Il s’approche d’elle en souriant.

— Ma proposition tient toujours, tu sais. On se fait une petite fête privée, toi et moi, et j’oublie tout ce que Phili nous a fait…

En les observant plus attentivement, la détective remarque que tous ces spectateurs ont un point commun. S’agirait-il d’un seul et même gang ? Elle n’a toutefois pas le temps de s’attarder sur la questions car avant même que son nouvel adversaire ne puisse la toucher, les lumières s’éteignent et l’entrepôt au grand complet est plongé dans le noir. C’est le moment ou jamais. Soo Lin s’élance dans la mêlée en repoussant de toutes ses forces chaque corps qui entre en collision avec le sien. Plus vive dans une foule qu’au corps à corps, elle fait les poches d’un badaud et s’empare de son pistolet. Ayant fait l’entrainement militaire, elle est meilleure tireuse que combattante.

Tous les téléphones se mettent alors à sonner de concert et, dans cette cacophonie, elle se met à couvert derrière une pile de caisses lorsque des points lumineux apparaissent çà et là ; lampes de poches de téléphones portables cherchant un repère dans la noirceur. Négligemment, elle repousse une mèche qui lui tombe sur les yeux et tient dans sa mire le colosse qui l’a embarquée dans cette voiture. D’un coup efficace, elle lui explose le genou gauche et lui arrache une longue plainte de souffrance. Les hostilités sont lancées. À ce moment, le sinistre grincement métallique de la porte retentit. Tout le monde se tait.

— Oy ? Il y a quelqu’un ?
— Cloud nous a rassemblé ici, à ce qu’on nous a dit !
— Cloud ?!
— Qu’est-ce que cette ordure vient faire ici ? Vous êtes sur notre territoire !

D’autres coups de feu se mettent à retentir, en direction de la porte principale. Soo Lin court le long des caisses, toujours très prudente avec son pistolet et parvient à repérer une petite porte de secours, dans un coin plus reculé du bâtiment. Le vieux cadenas rouillé explose d’une balle bien placée et elle se retrouve sur un quai de marchandises, menant au port.

— HÉ! Reviens ici toi !

Deux jeunes hommes, absolument identiques, l’accueillent sous l’éclat de la lune. Leurs visages a quelque chose de familier, pourtant Soo Lin est convaincue de ne jamais les avoir rencontrés avant.

— Court jusqu’au bout et saute, lui dit le premier en pointant l’océan.
— C’est la seule issue, ajoute le deuxième sur le même ton de voix.

Ils sont tous les deux lourdement armés. L’un tient fermement une batte de baseball d’où sortent de gros clous tordus tandis que l’autre appuie une hache sur son épaule droite. Ils ont tous deux le même hachoir à viande accroché à la ceinture.

— Qui êtes-vous ? demande la détective, abasourdie par autant de non-sens.

Leurs téléphones se mettent à sonner en même temps et, comme deux marionnettes tirées par les mêmes fils, ils les sortent de leurs poches et regardent leurs écrans.

— Il nous a encore eu, dit le premier.
— Fait chier ! lance le second en frappant violemment le mur de sa batte cloutée.
— On sera encore forcés d’aller nettoyer, avec tout ça…

La chinoise serait restée pour les interroger, mais deux autres hommes débarquent alors sur le quai et elle n’a plus une seconde à perdre. Elle se met à courir aussi vite que lui permettent ses jambes, hésitent un instant en arrivant au bout du quai, puis se lance dans les dix mètres la séparant de l’océan pour venir percuter de plein fouet les flots glacés.

***

Dans le deuxième écran sur sa gauche, Kaarasu clique sur une icône et la vidéo d’une autre caméra de surveillance prend tout son écran. On y voit les quais du port déserts. Se trainant sur la rive, une figure gracile monte l’escalier de service jusqu’à se hisser sur la promenade, de jour souvent envahie de touristes venant prendre le soleil et l’air marin. Tremblante, la jeune femme se laisse choir sur un banc et sort son téléphone de sa poche, avant de le jeter violemment contre le sol, devant elle. Kaarasu le devine bousillé par l’eau. Avec un sourire presqu’affectueux, il presse quelques touches sur son clavier et une fenêtre pleine de codes apparait au centre de l’écran. Avec précaution, il joue un peu dedans et sélectionne une série de chiffres.

Dans la vidéo de surveillance, il peut entendre la sonnerie du téléphone public le plus proche déchirant la nuit. Soo Lin balaie la promenade du regard jusqu’à croiser l’oeil de la caméra. Elle se lève et se rend, méfiante, jusqu’au téléphone.

— Allo ?
— Je me demandais si tu allais finir par répondre.
— Kaarasu ?
— Tu as besoin d’un coup de main ?

Voyant qu’elle ne réponds pas, il ajoute :

— Je connais quelqu’un qui paierait gros pour te savoir en sécurité en ce moment… Tu voudrais que je l’appelle pour toi ?
— Tu vas lui charger ?
— Naturellement, réponds-t-il en riant. Comment crois-tu que je paie mon loyer ?

N’ayant pas vraiment d’autres choix, Soo Lin accepte et se recroqueville sur elle-même dans la cabine téléphonique. Un nuage violet passe devant la lune lorsque Kaarasu raccroche. Sur son écran principal, la bataille fait rage entre les deux gangs dans le vieil entrepôt. Ça risque de faire la une demain matin : le règlement de compte le plus sanglant que SakiHovet aura vu depuis longtemps.

Après avoir envoyé un message texte à Philibert sur l’emplacement de sa patronne, Kaarasu éteint ses ordinateurs et ferme tous les écrans. Avec un sourire, il se lève, effectue une petite courbette à la lune comme on salue au théâtre, puis ouvre la porte vitrée et s’avance sur son grand balcon. L’air frais de la nuit s’engouffre dans ses cheveux et les bruits de la ville lui bercent les oreilles. En bas, la vie suit son cours comme si rien du tout n’avait été chamboulé ce soir. Kaarasu frissonne en pensant à toutes les choses qu’il ne sait pas encore sur cette ville et surtout, ses habitants.

Cette réflexions lui arrache un fou rire, de plus en plus incontrôlable.

— N’est-ce pas magnifique ? murmure-t-il. Je vous aime, je vous aime, je vous aime, TOUS AUTANT QUE VOUS ÊTES!

Son rire calmé, il passe une main dans ses cheveux et ajoute, à voix basse :

— Vous devriez m’aimer aussi…

Avec un grand sourire, il rentrer et une partie de son cerveau se demande, furtivement, comment HellRoy occupe ses nuits de pleine lune.

Pourquoi lui, ce soir ?
Kaarasu Takami
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Full Moon Night (ft. Nô & maitre Gims 8D)  Empty Re: Full Moon Night (ft. Nô & maitre Gims 8D)

Message par Philibert Sam 6 Mai - 20:59

Philibert regarde son téléphone inquiet et pressé. Ca fait maintenant plus de trois quart d'heures qu'il cherche et court partout après reçu une vidéo de sa patronne se faisant violemment enlever.
Leur mission de ce soir n'avait rien d'exceptionnel, comment a t'elle pu tourner aussi mal ? Qui était ce type et surtout où était Soo ?
Depuis qu'il avait reçu ce message anonyme il ne pensait plus, il était coincé dans une réflexion de type action/réaction, son esprit ne fourmillant pas, n'émettant pas la moindre hypothèse, le moindres doutes, il n'etait obstiné que par une seule et unique chose, et ça emplissait tout son crâne. Il devait la trouver. Non il allait la trouver.
Soudainement, alors qu'il continuait de courir dans la rue, il reçu un nouveau message, qu'il regarda immédiatement, implorant secrètement n'importe quel divinité qui voudrait bien l'écouter que ce message soit envoyé par la détective et qu'elle allait bien, mais tout ce qu'il vit fut le contraire.
Il serra son téléphone extrêmement fortement, l'inquiétude était devenu la peur, et une haine noire et profonde venait de s'emparer de lui, ces deux sentiments se battant l'un l'autre sans qu'aucun ne parvienne à prendre le dessus.
Sa course reprit de plus belle, malgré la peur qu'on pouvait lire aisément sur son visage, son regard était sombre et glacial, mais maintenant il savait une chose supplémentaire, Soo était mal en point et en danger, mais aussi dans un entrepôt.
Même si il était fatigué, il ne pouvait s'arrêter de courir, a la recherche de n'importe quel entrepôt dans le secteur, en vain.
Il en était venu à se maudire de ne pas avoir les mêmes qualités de déduction que la belle chinoise, qui, si la situation était inverse, aurait probablement déjà réussi a le sauver.
Plus le temps passer, plus la peur se transformait en fatalité, combien de temps pourrait elle tenir sous les coups de ces enfoirés ? Il s'en mordait la lèvre tellement fort qu'un filet écarlate coulait le long de son menton tandis que ses propres ongles s'enfonçaient de plus en plus dans la chair de ses poings crispés.
Mais il reçu un dernier message, incluant une photo prouvant que sa patronne était a l'abri et des modalités de paiement pour avoir sa position exacte.
Philibert n'hésita pas une seule seconde, il sprinta vers le distributeur le plus proche, retira la grosse somme d'argent demandé, tant pis pour ses économies, il aurait même pu donner beaucoup plus que de l'argent pour la sauver, et déposa les billets à l'endroit indiqué. Instantanément, il reçut la position exacte de celle qu'il cherchait désespérément.

C'est à bout de souffle qu'il finit par la rejoindre, mais il n'avait pas le temps de récupérer. Il se pencha vers elle et la serra dans ses bras, étranges réflexes, avant de s'écarter un peu et de la saisir au niveau des joues, elle était salement amoché, il observa sa jeune patronne priant pour ne pas voir de plaie faite a l'arme blanche ou des effusions de sang trop importante, mais ses jours ne semblait pas en danger, et c'est à ce moment précis que le soulagement pris la place de l'inquiétude, un poids si énorme qui s'envolait littéralement d'une manière indescriptible. Soo était bel et bien vivante.
Il ecarta de ses doigts une mèche qui tombait sur son visage blessé et lui déclara simplement :

"- Ca va aller. Je te lâche plus et je te ramène immédiatement."

L'homme de main ne lui laissa pas le choix avant de la redresser et de l'aider à marcher en essayant autant qu'il pouvait de lui faire le moins de mal possible.
Le trajet jusqu'à chez eux fut étrange, le brun ne savait pas quoi dire, il était incapable de construire une discussion cohérente avec tout ce qui venait de se passer en si peu de temps, tout ce qui lui importait c'était la sécurité de la femme qu'il soutenait. La sociabilité n'avait jamais était son fort.
Une fois chez eux, il enleva tout ce qui traînait sur le lit de Soo et l'allongea, puis il la soigna comme il put avec différents bandages et crèmes en suivant les conseils de sa patronne. Il tentait d'être le plus rassurant possible, sans être sur d'y parvenir, mais quelque chose continuait encore et toujours d'obscurcir son esprit.
Finalement, il termina par dire :

" - Tout va bien désormais, tu es en sécurité. Repose toi un peu, je monte la garde, on parlera demain."

Ces paroles pouvaient sembler rudes, vide de toute empathie mais le brun ne se sentait pas actuellement de lui dire tout ce qu'il ressentait, la peur qu'il avait eu, a quel point il s'en voulait, il ne se sentait pas non plus de lui montrer a quel point il était inquiet et il tenait à elle puisque même si la peur avait désormais disparu et que sa culpabilité était immense, en voyant Soo dans cet état la haine n'avait que monté jusqu'à contrôler tout son être, le contaminant jusqu'à la moelle, il ne desirait qu'une seule chose, la vengeance.
Assis sur le lit, tenant délicatement la main de la chinoise, il la regarda s'endormir difficilement. Puis il la lâcha et se leva, avant de quitter et verrouiller leur appartement.
Avec la position de Soo, le brun avait eu le droit à un petit extra, probablement parce que son informateur avait envie de s'amuser, mais il n'en savait rien, cependant il savait désormais où certaines personnes responsables des blessures de Soo c'était réfugié suite à une fusillade selon sa source malsaine. Ils allaient payer, bien plus que Jean Hugo.

*********************

Les paupières de Charles Henry s'ouvrirent doucement, il avait un gros mal de crâne, et son dernier souvenir était un gros choc sur l'arrière de la tête alors qu'il cherchait de quoi pansait ses blessures. Il tenta de se frotter les yeux mais se rendit compte qu'il avait les pieds et poings liés sur une chaise. Il s'agita quelques secondes pour s'apercevoir qu'il était aussi baillone avant qu'une voix grave l'interpelle :

" - Bien, t'es réveillé."

Charles Henry redressa le regard pour voir qui lui parlait, il vit une chemise blanche en premier lieu, porté par un homme assis sur une chaise à une paire de mètres de lui. Il mit quelques secondes à identifier Philibert.
Quand il comprit qui lui faisait face, il s'agita de plus bel pour tenter de défaire ses liens mais échoua, il commença a avoir peur tandis que l'autre se lançait dans un cours monologue en se penchant doucement :

" - J'ai un contrat, et tu as tabassé ma patronne. Je crois que tu viens juste de réaliser dans quelle merde tu étais. En théorie je devrais juste te faire souffrir et te laisser partir pour que tu fasses passer le mot."

Le ton de Philibert était glacial, les poils de Charle Henry se dressèrent d'un seul coup, et il remua autant qu'il pouvait pour tentait de defaire la corde qui le retenait a cette stupide chaise, mais son kidnappeur ne semblait pas faire attention :

" - Mais je t'ai vu t'acharné sur elle, je t'ai vu prendre ton pied à lui fracasser le visage, a la faire saigner, alors j'ai trouvé autre chose. Tu vois ton pote la bas ? C'est lui qui filmé la scène. Et c'est lui qui va porter le message a ce qui reste de ton gang."

Charles Henry aperçut dans un coin sombre de la salle Émile, lui aussi ligoté a une chaise et terriblement amoché tandis que son bourreau s'avançait implacablement vers lui, c'est vrai qu'il n'avait pas directement pris part à l'agression et c'est probablement ce qui l'avait sauvé du tragique destin qui l'attendait.
Charles Henry tenta d'implorer la pitié de Philibert du regard, laissant même une larme couler le long de sa joue entre différentes plaies, mais lorsqu'il croisa l'expression du jeune homme de main, il réalisa que c'était peine perdu.
La première droite lui fit extrêmement mal, elle avait était dirigée en plein sur le crâne, mais ça n'avait pas était la pire puisqu'elle annonça tout simplement toutes les autres...

*****************************

Philibert ouvrit la porte. L'amour était un drôle de sentiment, il avait réussi à transformer le feignant acolyte plutôt calme en un frénétique ne désirant que sa vengeance, mais c'est un état que le corps du brun n'avait pas supporté. Toute cette agitation, ce sport, cette course contre la montre pour sauver Soo, c'était beaucoup trop épuisant pour ses muscles pas habitués. C'est à peine si il tenait encore debout a cause de la fatigue.
Il ne fit que quelques pas en direction du lavabo, et lava le sang qu'il avait sur les mains, avant de jeter sa chemise directement a la poubelle. Il en rachèterait une c'est plus simple, de toute manière il ne pensait actuellement qu'à dormir.
Il avait envie de s'allonger par terre pour se reposer directement sans rien devoir faire de plus, mais une personne lui fit faire quelques pas incroyablement fatiguant supplémentaires.
Il s'allongea contre la chinoise qui dormait encore en se laissant tomber et murmura quelques mots qui vinrent se perdre dans la pièce noire et silencieuse :

" - Tu n'as plus à t'inquièter, tout est enfin réglé Soo. Et je vais surement dormir jusqu'à demain soir aussi."

Ensuite, il ne lui fallut que quelques secondes pour tomber dans le monde des rêves. Il tenait énormément à Soo, ça en devenait effrayant, mais Philibert était trop anormal pour réaliser et même penser à ça, et après tout, pour lui c'était sûrement une bonne chose.

PS : je mets ca la parce que je sais pas ou le mettre et je te laisse le deplacer a ta guise mais c'était trop pour que Phili ne reagisse pas 8D
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