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Partie de poker [PV : Phili]

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Partie de poker [PV : Phili] - Page 2 Empty Re: Partie de poker [PV : Phili]

Message par Jonathan H. Mirai Jeu 9 Fév - 0:27

— Dis-moi donc, quel serait le pire scénario : qu’elle s’en prenne à toi et que tu la blesses sur le coup, par accident ou bien qu’elle se tue et qu’encore une fois, tu te retrouves seul ?

Au grand étonnement du blond, son invité garde son sang-froid. Cette réaction ne l’amuse qu’à moitié ; il n’est pas spécialement adepte de pousser les gens à bout pour le simple plaisir d’observer leurs réactions, comme un certain traitre d’informateur, mais il a fait venir cet homme aujourd’hui pour obtenir quelque chose. Et de par ses réponses sèches et son attitude générale, il n’a pas mis très long à comprendre qu’il n’obtiendrait pas de lui ce qu’il voulait. Ce refus l’irrite.

— Je serais en train de me reposer si je n'étais pas venu ici.

Jonathan l’observe ensuite avaler d’une traite son verre de scotch, l’accompagnant en buvant la moitié du sien.

— Je me suis déplacé pour rien, et je me répète en plus. Je suis qu'un employé, je ne déciderais rien pour la patronne et ça s'arrête là, si c'est si urgent et important je ne vois même pas quelle est la raison qui vous a fait passer par moi en piratant son téléphone. Contactez-la.

Oh, ça, il n’y tarderait pas.

— Et sinon, comment ça "encore" seul Mr Mirai ?


Jonathan sourit, comptant mentalement à rebours alors que le brun l’arrête lorsqu’il s’apprête à répondre :

— Arrêtez. Je vais vous montrer comment aller droit au but et dire ce qu'on pense pour éviter les paroles superflues. Pour quelqu'un qui prétend juste vouloir sauver Soo de sa terrible maladie, vous êtes beaucoup trop renseigné sur moi. Je sais pas ce que vous voulez, et je veux pas le savoir, je n'ai pas la foi de vous écoutez paraphraser pendant encore 20 ans alors que vous m'empêchez déjà de retourner flâner.


Quel bavard, ce soir. C’est pourtant tout le contraire de ce qu’on a pu lui dire de lui.

11…10…9…


— Donc maintenant abrégez Mr Mirai, que je puisse partir, et n’appelez pas votre garde du corps, sinon il vous sera inutile plusieurs mois.

5…4…3…

À ce stade-ci, sa vision doit déjà être en train de s’assombrir, comme si doucement, on tamisait les lumières de plus en plus.

— Bien, dit le blond en se levant de sa chaise. Je te prendrai au pied de la lettre, dans ce cas. Je me chargerai personnellement de cette chère Soo Lin. Ne viens pas te plaindre de mes méthodes par la suite.

Son masque de bienveillance est tombé. Il n’est plus d’humeur à être gentil.

— Avant que tu ne me quittes, je t’en prie… J’aimerais que tu prennes part à ma petite réception.


Il n’y a maintenant plus aucun doute sur son état ; il est complètement plongé dans le noir. Aveugle, temporairement, l’espace de quelques heures. Juste assez pour s’amuser un peu.

— Tu sais, mon entreprise offre des organes synthétiques à ceux qui en ont vraiment besoin, mais dans l’ombre de tout ça, il existe un marché plus obscur pour la traite des organes. Tu serais surpris de savoir combien on a offert aux enchères pour tes yeux… Tu as plus d’ennemis que tu ne le penses. Et ils sont convaincus qu’aveugle, tu ne vaut plus rien.

Jonathan appelle son garde du corps d’un signe de la tête et celui-ci vient relever Philibert de sa chaise pour le mettre debout. Il s’avance et, juste avant de passer de l’autre côté du paravent, il lui chuchote :

— Ils sont dans la salle. Prouve-leur le contraire.

Il s’éclipse ensuite de l’autre côté, allant regagner une place de choix parmi le public. Plusieurs personnalités réputées de la mafia d’Asheimkai se trouvent dans la salle du casino ; Jonathan leur a dit que bientôt, le jeune combattant dont plusieurs avaient vaguement entendu parler, ne travaillerait plus pour Soo Lin Yao, et chacun voulait en voir autant que possible dans le but de l’engager. Le blond a peut-être exagéré un tantinet sa réputation, mais il est persuadé que la soirée n’en sera que plus amusante.

Certains aussi, ne sont que des criminels de bas étages ayant entendu parler d’une bonne opportunité de se venger du feignant qui les avait si stoïquement humiliés par le passé.
Jonathan H. Mirai
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Message par Philibert Jeu 9 Fév - 16:35

Sa phrase venait seulement de se finir lorsque la vision de Philibert commença à diminuer anormalement, il cligna plusieurs fois des yeux pensant avoir une poussière dans l’œil mais rien ne changea, il commença alors à se frotter les yeux en entendant son interlocuteur se relever et entamer une réponse bien plus cinglante :

— Bien. Je te prendrai au pied de la lettre, dans ce cas. Je me chargerai personnellement de cette chère Soo Lin. Ne viens pas te plaindre de mes méthodes par la suite.

Le jeune brun se prépara à répondre en arrêtant de se frotter les yeux pour les ouvrir, mais sa réponse, aussi violente soit elle, ne sortit jamais de sa gorge, ses yeux étaient bien ouverts mais il ne voyait plus rien, il était plongé dans le noir complet, il ne se préoccupait plus du tout de la conversation actuelle tant la surprise était grande et surtout inadapté, qu'est ce qui lui arrivait?
Il ne pouvait pas le savoir, mais sa pupille était rétréci au minimum de sa taille et son iris était devenu d'un beige étrange, bien inhabituel pour les yeux habituellement vert de l'homme de main. Il commença à tâter de ses mains pour situer la table alors que le riche qui se tenait face à lui il y a encore peu continua son discours :

— Avant que tu ne me quittes, je t’en prie… J’aimerais que tu prennes part à ma petite réception. Tu sais, mon entreprise offre des organes synthétiques à ceux qui en ont vraiment besoin, mais dans l’ombre de tout ça, il existe un marché plus obscur pour la traite des organes. Tu serais surpris de savoir combien on a offert aux enchères pour tes yeux… Tu as plus d’ennemis que tu ne le penses. Et ils sont convaincus qu’aveugle, tu ne vaut plus rien.

Alors tout ceci n'était qu'un piège? Le feignant s'en doutait forcémment, mais il ne l'avait jamais imaginé sous cette angle là, il pensait que la cible était Soo Lin, mais depuis le début c'était lui, Soo n'étant qu'une mince probabilité de faire une pierre de coups. Toujours sous le choc de sa vision désormais absente, il ne put réagir ni même voir l'homme qui agrippa et le releva de force de sa chaise tandis que Jonathan terminé de donner ses viles règles :

— Ils sont dans la salle. Prouve-leur le contraire.

Puis plus rien. La voix du blond disparut, perdu dans un espace noir et sans le moindre repère, le jeune homme de main chercha en tâtant de ses mains le paravent, histoire de se situer un minimum avant de penser à la situation périlleuse dans laquelle il se trouvait. Le casino était devenu anormalement calme, plus de bruit inutiles ne se faisaient entendre, hormis quelques personnes sirotant des verres.
Ses mains rentrèrent en contact de ce qu'il identifia comme le paravent, au moment précis où des bruits de course se firent entendre derrière lui. Appeuré par l'absence de son sens principal, le brun ne put réagir promptement et il sentit un grand coup arrivé dans sa mâchoire, l'envoyant rejoindre le sol quelques mètres plus loin, après avoir renversé son seul et unique point de repère dans les ténèbres qui l'entourait.
La frappe n'était pas si lourde, probablement un petit vaurien et pas quelqu'un de sufisament entraîné mais la surprise eut l'effet escompté.
Légèrement sonné, le garde du corps à la merci de son agresseur n'entendit pas de nouveaux bruit de pas derrière lui avant de sentir un objet puissamment envoyer contre sa colonne vertébrale, il était dans l'incapacité de dire qu'est ce qui venait de lui arracher un cri de douleur, il pouvait simplement affirmer que c'était du bois :

- Les gars faites vous plaisir. Il est à notre merci.

Les? Le brun n'eut pas le temps de réfléchir à ces propos en se sentant accrocher par le col, cette fois un individu bien plus fort le souleva et l'envoya se cogner contre du béton, probablement un mur, à plusieurs mètres de là, le choc fut violent et Philibert termina une nouvelle fois au sol. Cependant il se redressa et s'appuya contre le béton froid.
Il était en sous nombre, le mur était éventuellement son seul allié, protégeant son dos. Les attaques ne pouvaient venir désormais que de face.
Et celle-ci ne se firent pas attendre, l'aveugle sentit un choc puissant survenir sur ses côtes gauches, lui faisant écarquiller les yeux et lui coupant la respiration, mais cette fois il réagit, se savant à l'avance menacer. Il resserra son bras autour de ce qui venait de l'agresser et finit par comprendre que c'était une jambe qu'il tenait fermement. Il se devait de faire un exemple pour calmer l'ardeur des prochains qui allaient probablement le frapper pendant qu'il était si diminué...
Alors il ne retint pas son coup, il leva son coude droit le plus haut qu'il put et vint fracasser le genoux de son adversaire en l'abattant de toutes ses forces sur ce qu'il tenait, ainsi il était sur de ne pas le rater même sans voir.
Le genoux se plia dans le sens inverse dont il était normalement capable, le craquement sinistre suivit du cri de douleur de l'homme qui devait probablement être en train de chuter au sol vint couper court au léger rire des éventuels agresseurs qui traînait encore dans les parages. Si seulement ça pouvait être Mirai... Si seulement ce n'était pas un lâche.
Cependant, une insulte vint dans sa direction, probablement une connaissance de l'homme a la jambe brisé qui se laissait emporter par la colère. L'ancien combattant n'avait aucune idée d'où pouvait provenir le coup, il contracta alors tout son corps pour tenter de parer à toute éventualité, mais le poing vint s'enfoncer dans ses abdominaux, lui faisant lâcher une grimace de douleur et le faisant se courber sur le choc. D'autres coups suivirent au même endroit, le jeune homme se faisait marteler, mais il put saisir de sa main droite l'homme qui lui faisait face, probablement au niveau du col. Lui aussi ne pouvait plus bouger :

- Lâche moi connard ! Lança le voyou de bas étage.

Philibert n'en avait rien à faire, et à son tour il commença à marteler le visage de son assaillant du poing gauche, l'abattant à de multiples reprises, il ne s'arrêta pas, peu importe le nombre de craquement qu'il entendit. Il finit par lâcher l'individu lorsqu'il ne sentit plus qu'un poids mort au bout de son bras, il devait probablement être inconscient.
Une sorte de petit commentaire provint soudainement d'un peu plus loin dans le casino, c'était une voix que le brun n'avait pas entendu jusque là :

- Mais il est inhumain ce type là, combien de coup peut il encaisser?

Bonne question. Le "type là" se posait la même question, son entraînement pour les combats clandestins l'avait rendu bien plus solide, mais il était déjà tellement amoché par les divers attaques surprises, surtout le coup puissant qu'il reçut dans le dos au tout début de ce combat bien loin d'être équitable, la stratégie d'encaisser les coups pour saisir l'adversaire était peut être efficace pour le moment, mais combien de temps son corps pouvait il tenir à ce rythme? Combien de personne restait il? Allait il mourir ici en fait? Mourir... Le fainéant ne c'était jamais préparé à cette éventualité, mais en y repensant ce n'était que la suite logique des choses. Cependant, une personne élança sa voix féminine non loin du premier, et elle répondait à cette personne :

- Il s'agit de Philibert. A quoi vous attendiez vous?

Cette voix? Non vraiment, cette femme était présente ici? C'était son salut, le brun allait sourire alors que sa vision était toujours absente, mais comme pour contredire sa pensée, il sentit quelqu'un se jeter sur lui et le plaquer contre le mur, cette personne frappa une première fois dans ces côtes, causant un nouveau son de douleur inattendu, mais derrière, l'homme de main entendit un chuchotement :

- Désolé, fallait que ce soit crédible.

Quoi? Cepedant un nouveau coup dans ses côtes abimés lui coupèrent une nouvelle fois la respiration.

- Le mec à la batte va t'attaquer pendant que je t'immobilise. A mon signal tu te baisses puis tu fonces tout droit.

Le brun sentit une main redressé sa tête contre le mur de béton, il était maintenu par la gorge alors que les dangereux bruits de course se dirigeait vers lui, le souffle lui manquait. Puis un mot parvint jusqu'à ses oreilles : "Maintenant."
Au même instant, la pression au niveau de sa gorge se relâcha, il n'en fallut pas plus pour que Philibert se baissa quasi instantanément, surprenant probablement son adversaire avec cette vigueur inattendu, il entendit le bois se briser contre le béton quelques centimètres au dessus de lui, et c'est à ce moment qu'il réalisa ce que signifiait le foncer tout droit.
Sans réfléchir plus, le fainéant, se propulsa droit devant, dés qu'il sentit le contact avec son agresseur, il l'enserra et le plaqua violemment contre le sol. Se retrouvant au dessus, le brun commença à s'acharner sur sa pauvre victime, frappant au hasard, ne voyant toujours rien de ce qu'il se passait autour de lui, mais il devait être sur que cette personne ne se redresse pas, il frappait et frappait, sans savoir quelle partie il touchait, entendant simplement les quelques cris lâchés par son agresseur cloué au sol jusqu'à ce que la voix qui l'avait guidé jusqu'ici lui crie une nouvelle fois :

- Par ici !

Le brun n'attendit pas un seconde de plus, il se redressa et partit en courant dans la direction indiqué, mais sa course était catastrophique, il rentra dans plusieurs meubles et manqua de tomber plusieurs fois, se servant de ses mains pour se rattraper in extremis sur le sol avant que la chute ne soit complète, à ce rythme là il serait bientôt rattrapé...
Cependant, une manchette d'un inconnu vint couper court au moindre de ses songes, le temps sembla se ralentir alors qu'il se sentait chuter lourdement vers le sol, sachant pertinemment qu'il ne parviendrait pas à se rattraper à quoi que ce soit. Le noir était absolu autour de lui, il n'avait aucune idée de ce qui se passait d'où il était... Il n'y avait que la voix féminine et celle masculine qui l'avait guidé pour lui servir de lumière et le sortir de ce piège mortel...
Finalement sa tête vint heurter le sol, le sonnant, un acouphène gênant se déclencha alors que toutes les pensées de Philibert devenait fou et embrouillé, il ne parvenait pas à penser clairement...
Sa main traîna à côté de lui, il était incapable de la voir aussi, mais son sens du toucher était intact, et il reconnut un objet en bois, probablement ce qu'il restait d'un pied de chaise. Reprenant peu à peu conscience, il se lança dans son dernier baroud d'honneur. Il envoya de toute ses forces d'un mouvement circulaire au dessus de lui l'arme improvisé, il sentit une forte résistance et entendit un craquement, son coup avait fait mouche par chance. Au même moment, il se sentit soudainement agrippé, relevé puis traîner. La personne qui le tenait courait beaucoup trop vite pour lui et ses multiples blessures, encore à moitié sonné du dernier coup.
Étrangement il finit par entendre des bruits de voiture, il était dehors?
Une nouvelle fois pris de court, il se sentit projeté et heurter doucement du cuir recouvrant une mousse confortable. Il reconnut cette sensation, c'était les sièges d'une voiture.
Deux bruits de porte se fermant vinrent confirmer son hypothèse, mais il avait un impressionnant mal de crâne et l'esprit toujours ailleurs quand la voix féminine de tout à l'heure l'interpella :

- Désolé pour ce qu'à dû faire pour Marc Henry mais il a improvisé pour te sauver.

Philibert se détendit, profitant de ce petit calme avant que tout son corps le lance, il ne c'était jamais autant fait passer à tabac qu'aujourd'hui... Il sentait la voiture s'élançait à une vitesse folle dans la ville :

-Merci V...

- Ne dis pas mon prénom abruti. Et où est la cravate que je t'ai acheté?

Le brun sourit, elle n'avait pas changé, même si elle semblait avoir pas mal grandi depuis leur dernière rencontre, même si il ne s'attendait jamais à la recroiser.

- Je te dirais. Prends mon téléphone, envoies un message à Boss et dis lui de se cacher, que Mirai la veut et que j'arrive bientôt. Je ne vois plus rien, je suis incapable de le faire...

- Tu as plus la flemme de parler tiens? Marc Henry envoie le texto.

Le brun sentit des mains pas tendres le fouiller pour se munir de son téléphone, il se laissa faire tandis que la voiture reprenait un rythme normal, avant de s'arrêter quelques minutes après :

- Bon Philoche, repartit la femme de plus belle, je vais te laisser là, je peux pas faire plus pour toi, mais les hommes de Mirai te retrouveront pas ici, tu retrouveras ta vue dans quelques heures, tiens toi tranquille d'ici là, et compte pas sur moi si tu te retrouves une nouvelle fois dans la mouise, je me suis grillée ce soir.

L'homme de main se sentit empoigné, sorti du véhicule et placé contre un mur délicatement :

- Tu bouges pas tant que tu n'as pas récupéré ta vue compris? Bon et comme tu m'as dis ce jour là en le faisant : Fais attention à toi.

Philibert pouvait sentir le parfum de son interlocutrice, et le souffle chaud venir le long de son cou, il était dans un piteux état, la main de celle-ci se secoua dans les cheveux du brun, c'était exactement le même geste qu'il fit il y a 5 ans plus ou moins, il avait la flemme de se souvenir de la date...

- Tiens tu saignes de la tête, oublies pas de soigner ça. Allez à plus Philoche !

Le brun ne dit rien pour retenir sa sauveuse, il se contenta d'entendre la voiture partir en trombe :

- Toute façon j'ai la flemme de bouger.

************************************************************************

Plusieurs heures passèrent, il n'y avait pas un seul bruit dans le lieu où le jeune homme était posé, il avait mal partout mais finalement sa vue était revenu, et comme annonçait il n'avait pas bougé d'un seul centimètres durant toutes ces heures. Sa plaie coulait, elle avait tâchée sa chemise propre du matin.
Le fainéant se releva, et fit quelque chose d'anormal qui n'annonçait rien de bon. Il fit faire des tours à son bras droit. Ceci pouvait paraître anodin, mais quand on connaissait un minimum l'homme qui se tenait droit dans la ruelle, marqué par les coups de cette nuit, on savait que c'était une réaction anormale, lui qui détestait perdre la moindre énergie bêtement, puis il se mit à marcher sans râler, chose une nouvelle fois annonciatrice de mauvaise nouvelles.
Après une vingtaine de minutes de marche, Philibert se trouvait enfin là où il souhaitait, il était juste derrière le casino, en face de l'entrée de service. Il s'avança tandis que les deux hommes qui gardait la porte ne faisait pas particulièrement attention, les premières lueurs de l'aube se levait, la nuit avait dû être longue pour eux, la fatigue ne devait pas les aider à prêter attention à l'homme pourtant tâché de sang qui avançait vers eux.
Finalement, un prêta attention entre deux bâillements, mais lorsqu'il tenta de s'emparer de son arme c'était déjà trop tard, le brun était trop près.
Il s'élança et empoigna le bras armé lui faisant faire une rotation sur lui même beaucoup trop importante, ce qui eut pour effet de démettre l'épaule du pauvre videur fatigué.
Sans attendre, Philibert força le même homme a appuyer plusieurs fois sur la détente de l'arme avec son propre index, c'était le seconde videur qui était en joue à ce moment précis, à seulement deux petits mètres de l'action. Il s'effondra, le corps transpercé par 7 balles, mais deux autres vinrent transpercer tour à tour la chair, même si il était déjà mort. Le sang coulait abondamment de son corps.
Tenant toujours fermement le bras du videur encore vivant et maintenant la clé douloureuse, Philibert se baissa à son niveau, conscient que les coups de feu allait attirer les gens il ne devait pas s'éterniser ici, il se contenta d'exprimer la raison de sa venue si violente et meurtrière :

- Quand tu te réveilleras, tu diras à Jonathan qu'il a lancé les hostilités et que si il touche à Soo, il sera le prochain.

- Quand je me révei.... ?

Le videur ne termina pas sa phrase, l'homme de main vint encastrer sa tête dans la porte blindé qui servait d'entrée de service pour l’assommer sur le coup. Puis il partit, remettant ses mains dans les poches. L'aube était avec lui, il n'y avait personne dans la rue, pas le moindre témoin. Et avec l'incident du casino le riche Mirai n'allait probablement pas risquer d'ébruiter l'incident que venait de causer un Philibert redevenu fainéant, après tout c'était trop risqué qu'un flic intègre trouve un indice sur son petit trafic.
Le brun se traîna la patte, autant par fainéantise qu'à cause des blessures. Il allait surement mettre plusieurs jours avant d'être complètement rétabli, son dos étant vraiment le plus douloureux, mais il finit par atteindre la porte de son appartement qu'il ouvrit difficilement.
Soo Lin était face à la porte, assise sur une chaise derrière la table de la cuisine, une arme à la main quand Philibert se présenta dans l'encadrure de la porte :

- J'ai passé une sale nuit boss.

Dit il avant de se laisser tomber sur le canapé qu'il attendait depuis de si longues heures, non sans laisser s'échapper une grimace et un petit bruit étouffé de douleur, il aurait sûrement dû allez à l’hôpital mais c'était bien trop loin pour le flemmard.
Il croisa ses mains derrière la tête avant que la détective ne réagisse, et au contact du précieux liquide chaud qui s'échappait de la plaie de son crâne, il laissa filer dans un soupir reconnaissable ces quelques mots :

- Merde, je saigne sur le canapé... Bon tant pis...


(FIN POUR PHILI)


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Partie de poker [PV : Phili] - Page 2 Empty Re: Partie de poker [PV : Phili]

Message par Soo Lin Yao Ven 10 Fév - 17:32

Soo Lin est allongée sur son canapé, le regard vitreux tourné vers le plafond. Là, tout près du luminaire du salon, une petite araignée noire court, seul mouvement de la pièce. La détective soupire. Sa main traine sur le sol, ses ongles raclant le tapis sans qu’elle n’y fasse vraiment attention. Son regard croise, sur la table à café, le contenant de pilules vide qu’elle a entamé le matin-même, trouvant déjà que les effets se sont trop vite dissipés. Second soupir, puis elle enfouit son visage dans un coussin. Où est donc passé Phili ?

Sa torpeur est alors brusquement déchirée par un bruit aigu. Il faut quelques secondes à Soo Lin, dans l’état où elle se trouve, pour identifier cette sonnerie infernale comme étant celle de son téléphone portable. Un texto. Lentement, elle allonge le bras jusqu’à l’objet en question et l’éblouissante lumière de son écran l’aveugle.

‘’Rejoins-moi au casino dans une heure, Lin-chan. Notre roi offre un spectacle que tu ne voudras pas manquer.’’

Numéro masqué. Pourtant, Soo Lin n’a aucun doute sur l’identité de son propriétaire. La chinoise soupire. Encore un peu dans les vapes, elle a du mal à se concentrer. Malgré tout, une intuition lui dit que refuser quelque chose à Kaarasu Takami dans l’état où elle se trouve ne serait pas une excellente idée.

*****

La détective baille en déclinant une flûte de champagne. Elle est assise, depuis trop longtemps à son goût, près de Kaarasu qui mène une partie de black-jack, définitivement en train de tricher, mais Soo Lin semble la seule à s’en être rendue compte.

— Que faisons-nous ici, Takami ? lui demande-t-elle, n’ayant qu’une envie : rentrer chez elle pour se mettre au lit.
— Patience, répond-t-il en consultant sa montre. Ça ne devrait plus tarder, maintenant.
— Ta montre ne fonctionne pas.

Son regard tombe alors sur Jonathan Mirai lui-même qui sort de derrière un paravent de bambou. Sa mâchoire se crispe à la simple vue de ce sourire hypocrite, mais les paroles qu’il prononce ensuite ne font qu’augmenter la tension dans l’air :

— Mes chers amis, je vous l’avais promis, voici donc l’attraction de la soirée !

Il s’écarte alors sans plus de cérémonie et la détective laisse son regard trainer sur deux gros hommes dont l’allure générale révèle tout de suite leur statut de garde du corps. L’un d’eux écarte le paravent et une silhouette s’avance, incertaine avant d’être brutalement frappé par l’autre garde. Des applaudissements et des rires résonnent dans la salle.

Soo Lin se tourne vers Kaarasu pour l’interroger, mais elle trouve sa place vide. Volatilisé. Un cri ramène brusquement son attention sur le combat et tous ses vaisseaux sanguins se figent dans ses veines. Elle reconnaît Philibert, lourdement handicapé par elle-ne-sait quoi, et en train de se faire passer à tabac par tous les lourdauds venus. Choquée, elle se lève de sa chaise, les mains tremblantes, et réfléchi à toute allure.

Il balaie alors la salle du regard et dans ses yeux vides, vitreux et sans réactions, elle comprend ce qui lui arrive.

Elle tente de se frayer un chemin dans la foule, entre les tables et les spectateurs, lorsqu’un autre cri, plus fort et plus douloureux que les autres, survient, lui déchirant le coeur et la remplissant d’angoisse.

— Phil…

Elle est bâillonnée par la grosse main d’un des gardes du corps qui l’empêche de crier alors que sa taille est fortement enserrée par l’autre bras de l’homme. Sans rien dire, il la traine parmi la foule qui s’écarte sur son passage et l’emmène devant une porte d’acajou sculptée, très chic, sur la mezzanine donnant vue sur l’ensemble du casino.

En quelques secondes, Jonathan Mirai sort de la pièce et se retrouve devant elle.

— Soo Lin, quelle surprise. Je pensais pourtant avoir délibérément oublié de vous inviter.

Avec un sourire doux, il lui caresse la joue du revers de la main, puis glisse ses doigts dans son cou et sur ses clavicules exposées par sa robe de velours bleue.

— Quelle magnifique tenue, dit-il, suave. Je serais tenté de vous inviter à diner. Permettez-vous?

Il s’adresse cette fois à ses gardes du corps, qui la relâchent en la poussant vers l’entrée de la pièce. Manifestement, le PDG était déjà en train de manger avant qu’elle ne l’interrompe, car sa table est mise et son assiette déjà entamée. La détective est dégoutée par autant de luxe : ainsi, cet homme peut ruiner la vie de quelqu’un en une soirée et ensuite aller diner avec appétit comme si de rien n’était.

— Je vous ferai venir une chaise et…


Mais il n’a pas le temps de terminer car, aussitôt la porte refermée, Soo Lin se jette sur lui et écrase son poing de toutes ses forces contre sa mâchoire. Choqué, le blond ne réagit pas sur le coup, ce qui laisse le temps à la chinoise de se reprendre pour un deuxième coup qui vient se loger contre sa pommette gauche. Elle a beau ne pas frapper aussi fort que Phili, cela devrait laisser un bleu dans son joli visage d’ange. Jonathan lui attrape le poignet vivement, mais elle est loin de vouloir s’arrêter là ; elle tente de le frapper dans les genoux, mais il la retient et l’entraine dans sa chute en perdant pied. Une fois au sol, son emprise est plus facile et elle se met à califourchon sur lui pour pouvoir de nouveau cibler son visage.

D’un coup, toutes les distractions environnantes qui nourrissent de coutume son esprit n’ont plus aucune importance ; les draperies rouges, les lanternes, les gardes du corps qui vont surgir d’une minute à l’autre, les cris du public en contrebas, tout ça n’a plus aucune importance. À ce moment précis, elle ne souhaite rien de plus fort que la mort de l’homme qui git devant elle. Les cris de Phili résonnent toujours au fond de ses oreilles et à chaque nouveau coup, elle a l’impression qu’il se rapproche de la mort.

— Dîtes-leur d’arrêter, lui dit-elle alors que ses doigts se referment autour de son cou. Faites cesser tout ça !

L’impuissance fait naitre des larmes de rage au coin de ses yeux. Jonathan tousse, sonné, puis esquisse un sourire tordu duquel s’échappe un filet de sang.

— Le spectacle… est probablement déjà fini, Soo Lin. Vraiment, je l’aurais (il s’étrangle dans un semblant de rire et tousse de nouveau) Je l’aurais imaginé plus… réactif. Je dois admettre que je suis déçu.

Tous les nerfs de la détective se crispent et elle s’apprête à le frapper de nouveau, lorsque son regard est attiré par la fourchette à steak posée sur la table, tout près d’eux.

— Vous savez ce qu’on dit… murmure-t-elle en s’en emparant. Oeil pour oeil…

Son poignet est arrêté juste avant qu’elle n’abatte la fourchette dans l’iris trop bleu du PDG.
Derrière elle, le garde du corps l’empoigne fermement et la pousse plus loin.

— Ne la touchez pas ! lui ordonne Jonathan en se redressant. Il serait trop dommage d’abimer un si joli visage.

******

— Où est-il passé ?
— Je ne sais pas, on l’a vu se faire embarquer par un homme et une femme, puis ils sont partis en voiture.
—Une femme ? Comment ? Blonde, avec un tailleur ? Quel âge à peu près ?
— T-Très jeune. Une adolescente, peut-être.
— Et l’homme ?
— Euh… brun je crois. Il portait une chemise.
— Petit ?
— Je ne sais plus…

Soo Lin pousse un soupir rageur et laisse le vieil homme retourner aux festivités. Les témoins, ce soir, ne sont pas très utiles. Ils lui inspirent tous un dégoût tel qu’elle a envie de les frapper à la moindre réponse floue. Son souffle s’élève en volutes de vapeur dans la nuit froide alors que, plantée devant le parking du casino, elle sort son téléphone portable et compose un numéro en vitesse.

— Lin-chan !
— Phili est avec toi ?

Kaarasu rit à l’autre bout du fil.

—Non.
— Où est-il ?

Il ne répond pas.

— Je t’offre mon salaire des six prochains mois pour cette information.

— Ton salaire ne m’intéresse pas vraiment. Par contre, nous pourrions faire un échange. Raconte-moi tout ce qui s’est passé avec Mirai et je te dirai ce que je sais.
— Il m’a invitée à diner. Je l’ai frappé. Il est tombé. Je l’ai frappé encore. Il a dit qu’il était déçu. J’ai voulu lui… J’ai essayé de le frapper une troisième fois mais son garde du corps m’a arrêtée et m’a jetée dehors.

Nouvel éclat de rire.

— C’est tout ?
— C’est tout. Ton tour.
— Je ne sais rien.
— Quoi ?
— Je t’ai promis ce que je savais : et bien je ne sais rien. C’est une information importante. À plus tard, Lin-chan !

Aussi frustrant que cela puisse être, il a raison sur ce point. Le fait qu’il ne sache rien est une information cruciale. Les ravisseurs de Phili ont dû être très prudents pour pouvoir échapper à celui qui se dit les yeux et les oreilles de toute la cité.

Les mains de Soo Lin se remettent à trembler alors qu’elle s’apprête à monter à bord d’un taxi. Son téléphone sonne de nouveau. Elle vient de recevoir un texto de Phili.

******

La jeune femme se dirige dans sa chambre et, sous les huit yeux attentifs de Lestrade, elle fouille sous son lit et se débarrasse de tous les contenants de pilules, médicaments et autres drogues qui s’y cachent depuis quelques semaines. Pour faire la guerre, il faut être lucide.

Elle retire sa robe de soirée et s’engouffre sous la douche, espérant se laver de toute cette angoisse qui la ronge. Elle se recroqueville par terre, ses bras enserrant ses genoux alors que ses longs cheveux noirs lui coulent sur les épaules et dans le dos, comme si on lui avait renversé sur la tête un seau plein d’encre de Chine. Elle pense à Phili, à son air effaré et perdu, à tous ces coups pleuvant sur lui, à ses exclamations de douleur, à la volonté avec laquelle elle aurait aimé arracher l’oeil de Jonathan Mirai de son orbite. Ce tourbillon d’émotions violentes prend d’assaut son esprit et lui donne envie de hurler. Elle plaque ses mains contre ses oreilles et les larmes affluent dans ses yeux pour venir se mêler au jet chaud de la douche. Elle sanglote longtemps, blottie au fond de la baignoire, et une part d’elle se demande comment elle peut accorder autant d’importance à une seule personne. Probablement la seule personne a lui avoir jamais témoigné un semblant d’amitié.

Elle sort lorsque l’eau chaude vient à manquer, et se glisse dans un peignoir de soie noir. Déjà trois heures du matin et toujours aucune nouvelle de Phili. Elle s’installe a la table de la cuisine, après avoir jeté par terre tout ce qui était posé dessus, puis sort son revolver de son sac et le pose devant elle.

Quand Phili rentre enfin, il est dans un état pire que ce que la chinoise avait imaginé.

— J'ai passé une sale nuit boss.

Elle n’a aucun mal à le croire. La gorge sèche et les yeux encore humides, elle le suit du regard alors qu’il se laisse lourdement tomber sur le canapé.

— Merde, je saigne sur le canapé... Bon tant pis…


Soo Lin passe dans la salle de bain et revient dans le salon munie d’une trousse de premiers soins. Elle s’approche et s’agenouille près du canapé, ne sachant pas trop si le sommeil a emporté ou non son ami qui semble inerte.

— Ça va aller…

Doucement, elle se met à panser ses blessures comme on lui a appris au collègue militaire de Kyrial. En terminant, elle pose un regard d’ensemble sur son corps meurtri et se mord la lèvre pour empêcher des larmes amères d’envahir à nouveau ses prunelles. Elle ferme les yeux et pose délicatement sa tête sur la poitrine de Phili, rassurée par les battements réguliers de son coeur. Il s’en sortira.

— Pardonne-moi,
lui murmure-t-elle sans savoir s’il l’entend.

Ce manège n’a plus rien d’un jeu désormais.

FIN
Soo Lin Yao
Soo Lin Yao

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